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A PROPOS DE 3000 DESSINS...
 
©.Ducruet.M

Du Dessin.... Ce ne sont pas des dessins. C'est de la peinture en gestation au jour le jour . D'ailleurs le crayon tient une place secondaire loin derrière les pastels gras, les Stabilotone ou cette merveille en voie de disparition, les Plastidécor. Quelquefois un lavis à base de gouache et par dessus un peu de pastel . Les dimensions varient selon les papiers du moment, en général quinze centimètres . Je commence par délimiter le carré, le rectangle, le cercle ou le n'importe quoi d'espace à deux dimensions où il doit se passer quelque chose. j'y pose des figures, des objets, des signes par le contour comme un enfant. Les couleurs s'y placent. Je me raconte des histoires et me projette en même temps dans un travail à venir. Ca va vite et à cette petite échelle la main obéit aux impulsions. Un dessin se déchire ou se jette sans douleur, on passe à un autre et puis c'est tout . Je ne copie pas. Le dessin classique ou genre BD m'énerve. Je mets sur le papier ce queje sens et ce que je vois de la peinture possible. Ces dessins sont de "maladresses", plus embryons que confidences et ils doivent servir à des développements. Je suis un obsédé de la "figure" humaine. Je garde pour la Photographie les traits et les volumes documentaires, ils se logent dans le cadre. Un dessin est une porte d'entrée. Il attrape des apparences, les tire vers le haut, les envoie en l'air. Bien sûr je n'échappe ni à ma culture ni à son époque ni à mon corps ... Mais la société comme elle se raconte et comme elle parle est morte comme les étoiles qui voyagent des millions d'années lumières avant de se montrer. Notre identité vient plutôt de cette faculté que nous avons de nous inventer pour aller ailleurs et autrement . Le pouvoir du dessin est là. Cette projection sous-entend que la vérité dans ce travail consiste dans le mouvement, dans le déséquilibre vers quelque chose qui n'existe pas encore. Il ne s'agit pas de faire table rase du Passé, de toutes façons il est perdu de vue, mais de réemployer dans ses ruines ce qui peut l'être après tous les tremblements de terre... Je sais quoi faire de ce passé. Parmi les hommes qui n'ont de cesse de caresser et de haïr à la fois leur troupeau, de faire des singeries avec les singes, des cauchemars avec les fantômes, des pitreries avec les pitres et du pareil au même avec leurs semblables...il faut bien que d'incorrigibles individus voient le jour pendant que les autres dorment et dorment d'un sommeil léger pendant qu'ils s'activent...Ce sont les artistes... Les plus heureux vont sur des chemins qui ne mènent nulle part.

 
 
 

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